Exposition "A contre-courant"

Valentin Capony ( Lyon, 1990) / Théodore Verstraete (Gand, 1851 – Anvers 1907)

Tel Sisyphe remontant éternellement son rocher au sommet de la montagne, des ouvriers aujourd’hui oubliés exécutaient autrefois sur les chemins de halage, à la force de leurs épaules, un effort répétitif et pénible pour tracter les bateaux le long des rivières. Ces haleurs n’existent plus. Seules quelques images conservent leur mémoire ...

Visitant le musée des beaux-arts de Tournai, Valentin Capony est frappé par « Le Haleur », une œuvre grandeur nature peinte en 1890 par Théodore Verstraete et entrant étonnamment en résonnance avec sa propre pratique. Graveur et arpenteur, l’artiste français décide d’adopter la marche et le geste répété de ces travailleurs à travers une performance lors de laquelle, empruntant les mêmes sentiers, il entraine avec lui et à même le sol une lourde plaque métallique à graver. Les estampes qui en découlent entrent en correspondance avec un fonds importants d’œuvres de Théodore Verstraete aujourd’hui à redécouvrir.

Biographies

Valentin Capony est né à Lyon en 1990. Son travail artistique est principalement axé autour de la gravure et de la performance. Il a été récompensé par plusieurs résidences de création comme l’URDLA (2016), l’Academia Belgica (2016), la Fondation carrefour des arts (2017-2018) ou encore la Fondation Félicien Rops (2024). Son travail a également reçu le premier prix de la Jeune Gravure Européenne, KOMASK à Anvers (2017). Il expose et travaille principalement en France et en Belgique, mais son travail s’exporte aussi à l’international comme au Canada avec la Biennale d’Estampe Contemporaine (2017-2025), en Roumanie avec la Fondation Cosman (2025) ou encore en Chine à Shenyang (2023).

Théodore Verstraete est l’un des artistes les plus représentés dans les collections du musée. Ami du collectionneur Henri Van Cutsem, ce peintre naturaliste actif à la fin du XIXème siècle transcrit au cœur de la nature les effets de lumières et d’atmosphère des polders et de la Campine. Dans cet environnement de « ciels si bas » et d’horizons chargés, l’Homme, figure robuste en mouvement, en symbiose avec la terre ou la mer, est représenté au travail ou marchant vers sa destinée.