Paradis perdu

03.10.2020 > 17.01.2021

Regard sur les collections à partir d’Arbres à Montmajour, un dessin de Vincent van Gogh.

"Le sorcier est passé par là et il a rendu la nature, mais c’est une nature plus belle d’avoir été faite par la sorcellerie que par la nature, et je crois plus durable aussi, une nature qui pourrait nous rassurer d’être en vie. Van Gogh n’embellit pas la vie, il en fait une autre, purement et simplement une autre." Antonin Artaud, Van Gogh ou le suicidé de la société, 1947.

Cherchant à fuir Paris et sa vie frénétique, Vincent van Gogh s’est installé depuis février 1888 à Arles. Après plusieurs errances, l’artiste hollandais se trouve durant cette période en pleine maîtrise de son art, renforcé dans la certitude de sa vocation. En juillet, il réalise sur le site de l’ancienne abbaye de Montmajour, non loin de la ville provençale d’Arles, une série de dessins grands formats considérée par les spécialistes de l’œuvre de l’artiste hollandais comme l’un des sommets de son œuvre dessiné. Parmi ceux-ci, Arbres à Montmajour, aujourd’hui conservé au Musée des Beaux-Arts de Tournai. Cette œuvre d’une exceptionnelle spontanéité reflète la sincérité avec laquelle van Gogh traduit dans son art un sentiment de la nature teinté de son expérience personnelle.

Le nouvel accrochage, conçu à partir d’une œuvre majeure des collections, aborde l’expérience sensitive et sensuelle du monde, que les artistes partagent avec le regardeur. Des paysages furtifs à la vision sociale du monde agricole en passant par la botanique, l’exposition propose un aperçu original de la nature comme espace vital de l’être humain. Entrecroisant les genres et les époques, elle est une occasion nouvelle de redécouvrir des aspects méconnus de la collection.