Raffaella Crispino. Open Field

29.01.2022 > 19.09.2022

Dans le cadre du festival Europalia 2022 et de la manifestation Lille 3000.

Seul musée conçu par l’architecte Victor Horta, le musée des Beaux-Arts de Tournai entrera dans deux ans dans une phase importante de rénovation et d’agrandissement. En attendant le début des travaux en 2024, les conservateurs proposent des accrochages en tournante des collections et invitent des auteurs ou créateurs contemporains à s’approprier les lieux afin de faire surgir une histoire nouvelle du musée. Dans ce contexte et à l’occasion du festival EUROPALIA TRAINS & TRACKS consacré à cette invention qui a façonné la société moderne qu’est le train, EUROPALIA et le musée des Beaux-Arts s’associent afin de proposer à l’artiste Raffaella Crispino (1979, Italie) d’interroger la collection et de développer un projet autour de L’Abdication de Charles Quint, une toile monumentale de l’artiste Louis Gallait qui, au milieu du 19e siècle, fit le tour d’une partie de l’Europe et surtout de l’Allemagne en train. Au-delà de ce périple ferroviaire, ce tableau, qui renvoie à l’un des premiers empires globalisés, est l’occasion d’évoquer des questions d’actualité chères à l’artiste, telles que la globalisation et le colonialisme. Comme le titre de l’exposition l’indique, avec Open Field (champ ouvert), Raffaella Crispino, convoque de larges territoires de pensées.

Pour concevoir ses nouvelles œuvres, l’artiste multidisciplinaire a en effet procédé par associations libres de références historiques ou scientifiques a priori éloignées mais trouvant des résonnances contemporaines. Raffaella Crispino apporte également un regard inédit sur l’architecture du musée. Librement inspirée par l’esprit des lieux, elle imagine notamment l’atrium central du musée comme la grande serre d’un jardin botanique. Elle propose d’emmener le visiteur dans un voyage parsemé de récits multiples : celui de graines importées chez nous suite au développement du chemin de fer, de plantes développant d’étonnantes stratégies de survie, de femmes guérisseuses considérées comme sorcières. En réponse aux créations de l’artiste, les conservateurs du musée ont sélectionné une série d’œuvres issues des collections qui ponctuent le parcours, toujours avec la même envie d’inscrire le patrimoine du musée dans le monde actuel.